Samedi 23 mai 2020 : Conseil d’intronisation du maire Démocratie locale, fin de partie… déjà !

Samedi 23 mai 2020 : Conseil d’intronisation du maire

Démocratie locale, fin de partie… déjà !

10h00 : Installation de chacun des conseillers à une table individuelle. Comme dans une classe sous la 3ième république. Covid oblige. Pas de bouteille d’eau. Signe qu’on ne va pas dépenser beaucoup de salive ce matin.

10h09 : À l’appel, déjà 2 absents dans les rangs de l’UPSG : Mina Kaci, la benjamine du Conseil. Gilles Reynes, ex délégué aux associations. 27 présents /29 élus dans la majorité. L’opposition a, elle, fait le plein de ses conseillers : 6/6.

10h15 : Début de la séance. Le doyen du Conseil Municipal, Jean Claude Levilain, se voit donner la parole par M. Le maire. Il fait savoir qu’ « il va falloir aller vite ». Sous-entendu, « la seconde vague de la covid-19 menace », comme il est écrit dans une récente note de la ville aux habitants.

Pas de point d’actualité, pourtant demandé par courriel par le groupe SGSEC2020. Le Maire aurait pu évoquer avec les membres du nouveau conseil municipal la situation difficile de crise sanitaire que nous vivons. Il aurait pu faire un point plus large sur l’actualité gratiennoise et sur les principales décisions prises par lui-même depuis le 6 février 2020. Dernière séance de l’exercice 2014-2020.

10h18 : après l’appel et l’assurance du quorum, appel par le doyen des candidat-e-s au poste de maire. Isabelle Volat se lève la première, et fait part à l’assemblée de sa candidature au poste de maire. Elle demande de pouvoir motiver sa candidature à l’assistance. Dans le Brouhaha (déjà), Didier Logerot présente la candidature de Julien Bachard pour l’Upsg au poste de maire.

10h22 : M. Levilain pris de court par l’annonce de 2 candidatures, qui visiblement n’étaient pas programmées par le staff du cabinet du mairie, fait savoir qu’ « il n’est pas prévu de motivations de vote. C’est une candidature de liste. Chacun est libre de se présenter » [de fait, c’est un peu : en mai, fais ce qu’il te plait].

10h27 : deuxième incident de séance : parmi les bulletins de votes proposés aux conseillers pour aller voter, il n’y a qu’un unique bulletin nominatif, au nom de Julien Bachard. Et un autre blanc. Il devrait y avoir un autre bulletin au nom de la seconde candidate. La secrétaire générale de mairie bafouille qu’on peut écrire le nom de « ki-on-veut » sur le bulletin blanc. Un stylo « désinfecté » nous a été donné à cette fin. Entorse au protocole, qui passe comme une lettre à la poste.

10h40 : dépouillement partiel des 8 premiers bulletins de vote : Isabelle Volat est maire virtuelle. Sur les 8 premier bulletins, JB = 1 ; Blanc = 5 ; IV = 2. Le staff du cabinet du maire est affolé. Julien Touzmaniant, 2nd assesseur UPSG, rassure tout le monde en lançant : « les bons votes arrivent maintenant ». Partialité du protocole.

10h48 : fin du dépouillement. Énorme surprise, Julien Bachard ne fait pas le plein des voix de ses 29 colistiers à son élection de maire : Isabelle Volat = 2 ; Blanc = 5 ; Julien Bachard = 28. Un mouton s’est déjà égaré du troupeau. Le maire « remercie son équipe collective pour cette formidable aventure humaine qu’a été la campagne 2020 ». Dans la dite équipe, un des 29 a pourtant été inhumain. Un « blanc » parmi les colistiers du maire pour sa propre élection, du jamais vu. Ingratitude.

10h51 : annonce que le conseil municipal aura 10 adjoints au maire et 3 conseillers délégués. Avec le maire, cela fera 14 conseillers municipaux qui de par leur fonction spécifique toucheront une rémunération [soit sur la base du projet de budget 2020, une dépense globale de 323 000 €, et une rémunération brute individuelle mensuelle moyenne de 1900 €]. Pourquoi 10 adjoints, pourquoi pas moins ? 9, ou 8 ? Compte tenu de la crise, tout le monde ne doit-il pas se serrer la ceinture et faire des efforts d’économies ? Un adjoint, « ça coute ! », nous l’a répété à chaque séance M.Le Vilain quand on a évoqué en conseil les prestations municipales dont le spectre baisse et dont les prix augmentent de 2 ou 3% l’an… Le vote sur le nb d’adjoint au maire était à l’ODJ du CM. Pas de réponse à cette question. Chez c’est gens-là, on ne répond pas aux questions en conseil municipal.

11h02 : résultat du vote sur le nombre d’adjoint : 29 pour ; 4 contre ; 2 ne prennent pas part au vote : IV + SB. « Mais ce n’était pas la peine de vous lever. Vous auriez pu rester à votre place », nous fait savoir la secrétaire générale de mairie. C’est justement pour cela qu’on voulait prendre la parole avant ce second vote : expliquer notre non prise de part au vote. Le doyen nous a ignoré nos mains levées.

11h10 : énonciation de l’équipe des 10 adjoints du groupe USPG. Votes. Puis annonces après leur élection comme adjoint au maire des délégations de chacun des adjoints :

D.Logerot : sports ; K.Berthier : Culture ; JC Levilain : Finances ; N. Vivien : scolaire et périscolaire ; F. Benguezzou : jeunesse ; S.Boidin : affaires sociales ; C.Briquet : espace public ; D. Muller : sécurité & accessibilité des bâtiments ; P.Zamolo : développement durable ; P.Louise : adm générale.

Énonciation des compétences des 3 conseillers délégués G.Ferdel : devoir de mémoire ; Gilles Reynes : séniors ; F.Docquincourt : Commerce.

Pas d’adjoint au logement. Pas d’adjoint à la démocratie locale et à l’animation des conseils de quartiers. Pas d’adjoint qui explicitement hérite du suivi du monde associatif. Une fonction obscure d’adjoint à l’administration générale. Le développement durable est en rang 9.

En vain, nous demandons par 2 fois que chaque futur adjoint explique en séance sa motivation pour sa future délégation et l’existence selon lui d’un potentiel conflit d’intérêt avec sa future fonction : employeur lié à la ville ; membre du CA d’une association touchant des subventions. Ce que prévoit le texte qui fera l’objet du pt 4 de l’ODJ (cf. supra).

Ces questions ne se posent pas à St Gratien.

11h25 : fin de l’annonce du champ des délégations des adjoints et des conseillers délégués. Une surprise : Natacha Vivien est nommée 4ième adjointe. En charge des affaires scolaires. Mme Vivien n’a jamais pris la parole lors d’un CM ni lors d’une commission entre 2014 et 2020. Selon nous, elle n’a pas été très associée à la décision de non ouverture des écoles jusqu’en septembre, annoncée le 18 mai aux PEE par sa prédécesseure. Ni à la rafale de décision concernant l’annulation des actions et prestations estivales envers la jeunesse ; un passage de témoin dans une situation de tensions extrêmes avec l’IEN. Le préfet, selon la presse locale, vient d’envoyer une signification à la ville de réouverture des écoles avant juin. Madame Vivien, à la sortie de Georges Brassens nous souhaitera un bon WE !

Bon WE madame Vivien, et surtout profitez encore des 2 prochaines nuits pour bien dormir. Madame Bernardin votre prédécesseure a écrit aux PEE il y a 8 jour qu’ « elle n’avait plus que 8 j à tenir » (dixit). Il vous en reste que 6 ans * 365 j, soit 2190 j…

11h36, clap de fin après une lecture très rapide de la Charte de l’élu. Sans débat sur les articles L2123 et suivants du code général des collectivités, qui ont été déposés sur les tables des élus. Ces dispositions comprennent des indications concrètes, à jour, en particulier sur :

- les relations des élus avec les employeurs / présence au CA d’assos en ville

- les règles de déclaration de patrimoine et d’intérêt

- les règles de la formation accessible aux élus

- les modalités d’indemnisation des fonctions électives, d’affiliation à la sécurité sociale

- les règles de fiscalisation des indemnités de fonction

- l’attribution de remboursement de frais

- les modalités de protection des élus en cas d’accident

- les régimes de retraite spécifiques aux élus.

Des articles qui mériteraient un débat ce jour-là. Le maire invite donc tout le monde à « lire à la veillée » les articles L2123 et suivants du code général des collectivités. Articles clés puisqu’ils parlent de conflits d’intérêt, de probité, d’incompatibilité. Bien des choses jugées, ici, secondaires.

11h49 : photos individuelles et collectives des nouveaux adjointes, au cri de la part de M. Le Maire, au passage de Mme Muller en robe rouge écharpe tricolore et nouvelle adjointe à la sécurité, d’un : « Vive Miss France ». Quand misogynie et (in)sécurité font bon ménage, ça sent la démocratie locale piétinée.

11h58 : évacuation bon enfant de la salle Georges Brassens.

12h07 : Des membres du staff directionnel fument nerveusement devant la salle des fêtes. Comme quoi, la séance a été peut être plus éprouvante qu’on peut le penser. Jetage de mégots par terre par M. le Maire et sa cheffe de cab. Les portes des voitures claquent. Clap de fin pour une séance d’intronisation pas très démocratique.

S.BAUER